L’association vient de déposer un recours gracieux contre la construction de deux bâtiments de type préaux, au coeur même du vallon naturel de Rochecardon, en bordure du ruisseau. Ces bâtiments serviront à abriter de la pluie et des intempéries, les usagers du tennis club de Saint Didier, situé chemin des Rivières. Bien que la pluie se fasse de plus en plus rare… ce sera peut-être contre les canicules que cette protection sera le plus efficace?



C’est une ancienne histoire. Quand Roch’nature se créait en 1989, ce tennis existait déjà. L’association s’est toujours exprimée contre la pérennisation d’une activité qu’elle considère ici, comme incompatible avec la vocation de ce secteur naturel…
Le vallon est devenu extrêmement fragile car artificialisé à l’excès. La proximité des zones urbaines, la transformation des anciens moulins en logements, notamment le long de chemin des Rivières, les réseaux d’assainissements qui débordent… Pitié n’en jetez plus ! Il fut une époque où le vallon naturel de Rochecadon était considéré comme une réserve foncière pour installer ici, une fabrique d’aquarium, là, un hangar de dépôt de produits chimiques (ancienne entreprise Meyssol) et évidemment, plus en amont sur un remblai, les cours de tennis !
Pour couronner le tout, la haie de thuyas qui clôture cet espace de loisirs est un non sens environnemental ; un mur vert sans diversité faisant une rupture visuelle et écologique dans le paysage. Nous héritons donc d’une gestion déplorable, héritage des années 60 et 70 avec la déprise des espaces agricole et le mépris de la nature en zone périurbaine. Les habitudes ont la vie dure.


Heureusement en 1989, était créé le service écologie du Grand Lyon, présidé par M. Pillonel, maire de Poleymieux. Les corridors écologiques prirent de plus en plus d’importance, la protection de la nature devenait plus efficace, de grandes et nombreuses zones constructibles non encore bâties furent classées Naturelle, à Limonest et à Champagne. Depuis, des mesures législatives ont tenté conforter cette évolution, sans toutefois remettre en question certaines erreurs du passé ; difficile de revenir en arrière quand le mal est fait (entre autres exemples, les bâtiments de la Côte Chailly et les tennis, chemin des Rivières, à Saint Didier ; la constructibilité en amont du vallon de Rochecardon à Limonest…).




Le dernier PLU-H, ce cadre juridique permettant d’urbaniser tel secteur et de protéger tel autre, a été approuvé en mai 2019. Il autorise, par le mode des STECAL (Secteur de Taille et Capacité Limitée), la couverture de deux des trois cours de tennis. C’était une forte demande du tennis club appuyée par la municipalité, propriétaire de ce terrain. Pourtant, l’association était intervenue lors de l’enquête publique de la révision de ce PLU-H, et concernant le zonage de ce site, demandait « de changer le classement de N2S1 à N1 (…) ainsi que de supprimer l’Espace Réservé n°8 (équipement de loisirs) prévu à l’est, compte tenu des constructions et parkings projetés en pleine zone verte ». La réponse fut négative. Et le 20 décembre 2022, la mairie de Saint Didier signait le permis de construire pour la réalisation de ces deux bâtiments…
C’est ce permis de construire que l’association conteste devant le Tribunal. D’autres lieux plus adaptés, plus proches du centre ville nous paraitraient être la solution pour contenter tout le monde. L’association vient de déposer d’abord un recours gracieux, nous verrons pour la suite, nous vous informerons….